Cerrone, nouvel album DNA

43 ans après le succès du mythique Supernature, le musicien est toujours préoccupé par l’impact de l’homme sur son environnement.

CERRONE DNA pochette et disques

ADN d’une super nature

Avec la sortie de DNA le 7 février 2020 – nouvel album conceptuel de Cerrone – impossible de ne pas faire un lien avec l’année 1977 et bien sûr le disco. Un mot nouveau à l’époque je vous l’assure, un néologisme à la mode et qui allait vite devenir un art de vivre et une abréviation très célèbre de “discothèque”. Dès le mois de février 1978, le 45 tours Supernature (on ne parlait pas de single à l’époque) issu de l’album homonyme est en tête de nos Hit-parades. Le titre venait d’apparaître dans les classements une poignée de mois plus tôt, avant d’atteindre les sommets du succès. Pour les ados de l’époque, ceux qui achetaient ses disques, difficile de savoir qui était vraiment Cerrone. Un Américain, un groupe ? Les trois uniques chaînes françaises faisaient toujours la part belle aux variétés, tandis que Supernature était déjà une vraie révolution sur les ondes radio et surtout dans les discothèques. C’est grâce à un documentaire télévisé complet et efficace consacré à l’arrivée du disco en France en 1978, que j’ai enfin vu et entendu Cerrone pour la première fois. Révélation.

« Quand on vend beaucoup de disques et qu’on devient producteur – obligatoire parce que les gens ne voulaient pas de vous – on est obligé d’embaucher beaucoup de gens et de faire les choses soi-même »

– Cerrone ¹

Au milieu des années soixante-dix, Marc Cerrone force l’admiration. Ce fils d’Italien a grandi en banlieue parisienne avant de devenir, à force de persévérance, un musicien français alors relativement boudé dans son propre pays, bien qu’il reçoive les récompenses les plus prestigieuses de l’industrie du disque aux Etats-Unis.

En octobre 1977, Cerrone enregistre à Londres l’album Supernature. La pochette illustrée de créatures mutantes (Photos réalisées par le photographe français Patrick Perroquin), évoque l’Île du docteur Moreau². Un album aux sonorités expérimentales (conçues avec l’un des tout premiers vrais synthés : l’ARP Odyssey) et en accord avec une époque où la science et l’actualité s’emballaient de façon inquiétante. Des progrès scientifiques fascinants se rapprochaient parfois de façon presque prémonitoire de l’œuvre évolutionniste de H. G. Wells publiée à la fin du XIXe siècle. Comme l’écrit Cerrone dans son autobiographie “Paradise” (Editions E/P/A) : “L’ère des OGM avait débuté quatre ans plus tôt, lorsque deux scientifiques américains, Cohen et Boyer, avaient réussi à introduire un gène de crapaud dans l’ADN d’un colibacille par une technique bientôt nommée “génie génétique” (…) Comme de nombreux artistes, j’en étais pleinement conscient et cela m’inquiétait…”.

A Londres, Cerrone retrouve Lene Lovich qui influence le texte de Supernature par le côté “no future” des punks anglais, Alain Wisniak a carte blanche pour créer ses magnifiques sonorités synthétiques, et le génial Raymond Donnez (alias “Don Ray”) – qui a hélas disparu en mars 2019 – réalise une fois de plus de superbes arrangements³. L’album Supernature est une réussite planétaire qui influence aujourd’hui encore de nombreux artistes.

DNA, l’ascension de Cerrone

Le disque Supernature et son message prémonitoire sur le comportement des hommes à l’égard de la planète sont arrivés en 1977. 43 ans plus tard, le discours de la primatologue et ethnologue Jane Goodall dans Impact, le premier extrait de l’album DNA, confirme les prévisions de l’artiste.

« Chaque jour nous impactons la Terre. Nous n’avons pas hérité cette planète de nos ancêtres, nous l’avons empruntée à nos enfants. Si nous nous y mettons tous ensemble, alors nous pourrons commencer à guérir certaines des cicatrices que nous avons infligées »

– Dr Jane Goodall, DBE (Founder The Jane Goodall Institute & Un Messenger of Peace)

Souhaitons que cette bonne résolution nous évite la fin tragique du docteur Moreau, assassiné par une de ses “expériences”. 

 


Extraction ADN :

Sortie album DNA de Cerrone le 7 février 2020

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Citations :
(1↑) Reportage Voyage au pays du disco, réalisé par Claude Druhot et diffusé en décembre 1978 sur FR3.
(2↑) L’Île du docteur Moreau est un roman de H.G. Wells paru en 1896 et un film du réalisateur américain Don Taylor réalisé en 1977 avec Burt Lancaster, Michael York et Barbara Carrera.
(3↑) L’auteur Serge Elhaïk consacre plusieurs pages avec interviews à « L’arrangeur roi de la période disco, Raymond Donnez alias Don Ray », dans son fameux livre Les arrangeurs de la chanson Française paru en 2018 aux Editions Textuel. Cet ouvrage d’une rare qualité est une véritable encyclopédie et je vous recommande sa lecture. Son contenu est également un véritable outil de travail.


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