French Disco et hommage à Nicolas Skorsky

L’amitié franco-américaine s’écrit aussi avec des notes de musique. Au milieu des années 70 par exemple, de jeunes Français ont mené à la baguette un mouvement musical qui allait d’ailleurs aussi rassembler toute la planète : le disco.

Nicolas Skorsky, auteur et interprète de son Album « L’artiste » (Fauves Puma) paru en 1979

« Les États-Unis sont des amis incontournables de la France et vice versa », déclare Barack Obama, président des États-Unis d’Amérique. En effet, de durables alliances avaient été scellées sur le champ de bataille. Mais l’amitié franco-américaine s’écrit aussi avec des notes de musique. Aucune limite de nationalité, aucun interdit. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains ont tenté d’exécuter fissa son nom en place publique. En 1978, j’entendais déjà à la radio, au moins une fois par semaine, un flambeur qui assurait s’y connaître en musique, baratinant d’un ton détaché que le disco ne durerait que l’espace d’un été ou que l’Europe ne pouvait s’habituer à un pareil type de musique ! Aucun doute pour ces spécialistes spécialisés qui nous fatiguent depuis de nombreuses décennies : le disco ne durera pas. Bien sûr, il y a eu des changements depuis les premiers refrains populaires disco au rythme binaire, de nouvelles tendances où les impératifs de la mode ont eu une influence majeure. Une chose est sûre : les succès d’aujourd’hui seront les oldies de demain. Mais le mouvement disco et des sons old-school demeurera éternel.

Ça s’en va et ça revient

Ainsi, je dédie cette chronique à Nicolas Skorsky, qui nous a quittés le 20 octobre 2014, auteur et compositeur de talent pour de nombreux artistes français. Si ce nom ne vous dit trop rien aujourd’hui, nul doute que vous connaissez le célèbre tube de Claude François « Chanson populaire » (Ça s’en va et ça revient) qu’il écrit et co compose en 1972 avec Jean-Pierre Bourtayre. Deux ans plus tard, il récidive avec « Crystal World » par Crystal Grass, qui fut un véritable hit aux États-Unis. D’ailleurs, les fameux cuivres du « Monde de cristal » ont traversé les époques, popularisés encore par le fameux thème « S-Express » en 1988.

Dix ans plus tôt, un soir de décembre 1978, Nicolas Skorsky est l’invité d’un reportage télévisé. Déjà l’un des jeunes pionniers de la production disco aux USA, l’auteur-producteur explique sur un ton enthousiaste l’aspect positif de l’école américaine du show-business où tout est possible. « Les gens qui font ici le même métier du spectacle et du disque ont un point commun, c’est l’amour de la musique », confiait-il (1). Sa rencontre avec Donna Summer, son disque de platine pour la musique du film « Thanks God it’s Friday » (2) dont il vient de composer l’excellent « Sevilla Nights » m’émerveille alors que je suis encore écolier.

Ses productions disco sont toujours très populaires aux USA, comme Santa Esmeralda (3) (« Don’t Let Me Be » + « Esmeralda Suite ») que l’on retrouve entre autres sur la bande originale du film « Kill Bill vol.1 » en 2003. Artiste accompli, Nicolas Skorsky fut aussi compositeur de musiques pour la télévision ou de grands shows artistiques, de publicités ou même encore lié au mouvement de la dance music au début des années 90.

Doué d’un véritable sens du collectif

Un communiqué de la SACEM à propos de sa disparition le décrit comme doué d’un véritable sens du collectif. Je repense forcément à ce fameux soir de Noël 1978 où ce jeune artiste audacieux voulait relever la gageure d’insuffler cet esprit d’équipe américain en France. Un souhait qui a été exaucé.

Merci l’artiste…

Quelques chansons dont Nicolas Skorsky est auteur
(Liens communiqués à titre indicatif)

(1) © 1978 FR3. « Voyage au pays du disco ». Un reportage exceptionnel que la chaîne Melody TV a rediffusé en exclusivité.
(2) © 1978. Casablanca Records & Filmworks
(3) Santa Esmeralda est un groupe fondé avec Jean-Manuel de Scarano et composé de Leroy Gomez, Jimmy Goings, Jean-Claude Petit, José Souc, Slim Pezin, Christian Padovan.

Couverture : Nicolas Skorsky  : Album « L’artiste » (Fauves Puma) © 1979. Les liens proposés vers d’autres sites ou les informations contenues dans les chroniques sont communiqués à titre indicatif.